Les soft skills, ces clés de l’employabilité

Sandrine GAYET

Cet article fait partie du dossier: Insertion : les leviers pour réussir

Les savoir-être, l’intelligence relationnelle, ou soft skills, ont aujourd’hui pour les recruteurs autant d’importance que les compétences techniques. Khalid El-Haddad, responsable dispositifs d’insertion dans l’emploi au Château de Versailles, en explique les enjeux.

Les soft skills, ces clés de l’employabilité © CD78

Que recouvrent les « savoir-être » ?

Ce sont des aptitudes que l’on n’apprend pas à l’école, mais qui font partie de ce que nous sommes grâce entre autres à notre éducation (la courtoisie, l’intelligence émotionnelle, la générosité…). Ces qualités se reflètent nécessairement dans notre façon de travailler. Il s’agit de l’élément le plus compliqué à appréhender pour un recruteur, car c’est plus subjectif. La motivation, la capacité à travailler en équipe, l’autonomie, le respect des règles, l’honnêteté, la discrétion, la confiance, le sens des initiatives, la diplomatie sont aussi des critères importants.

En quoi ces qualités sont-elles déterminantes pour votre établissement ?

Nous sommes sur un site unique, prestigieux, connu dans le monde entier. Les attentes du public sont fortes. Nous devons donc être à la hauteur de leurs attentes et faire en sorte que les touristes repartent des étoiles plein les yeux. Nos agents sont les ambassadeurs de ce site et doivent se comporter en conséquence. Et la première image du Château se forge dès l’accueil. Les personnes qui y sont en poste doivent être aptes à gérer le stress des affluences, l’irritabilité des visiteurs… et tout cela en gardant une attitude positive, compréhensive.

Proposez-vous une formation spécifique ?

Nous avons une politique de formation très active et qui propose un plan de formation riche, varié et ambitieux. Nous avons des formations sur le « savoir-être » conceptuel (posture dans l’accomplissement d’une tâche), relationnel (interaction avec les autres, écoute, sens du contact, désamorcer des tensions) et contextuel (prise en compte de l’environnement de travail, maîtrise d’une situation, réactivité, sens de l’organisation).

Le Château de Versailles en est à sa 5e Job Academy avec Face Yvelines. Quel bilan dressez-vous de cette opération de parrainage ?

Cette année, nous aurons une dizaine de parrains et marraines. C’est vraiment une belle opération. La Job Academy c’est aussi une école de l’humilité où l’on s’enrichit au contact de la personne qui est en recherche d’emploi. Nous allons organiser des ateliers animés par des agents sur des simulations d’entretiens, également, sur la confiance en soi… C’est un plaisir d’œuvrer à notre niveau à créer des passerelles entre des personnes éloignées de l’emploi et des agents en poste. Nous expliquons aux candidats qu’ils ont des compétences à offrir. Les recruteurs ne vont pas les juger mais les évaluer.